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La République des Baltringues |
Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
A l’origine les baltringues étaient des manutentionnaires dans le monde du cirque qui passaient leur temps à monter, démonter, remonter, redémonter des chapiteaux sur les routes de France colportant une image de non sédentaire, de personnes d’instables et non fiables. Mais ce terme à évolué en collant à la peau de certains de nos congénères ayant des problèmes de comportements.
Évoluant un peu dans toutes les directions, on retrouve néanmoins souvent une trame commune dans leurs attitudes, leur façon de penser et d’agir. Le Baltringue est toujours en mouvement, il ne s’est pas s’arrêter, comme disait Michel Audiard c’est à cela qu’on les reconnait !
Comme une maladie déambulatoire, il bouge, brasse de l’air comme si il se débattait avec lui-même et toutes ses contradictions. Le fait de se poser c’est comme se promener sur le bord d’une falaise, il a le vertige ! Sans vouloir créer une liste à la Prévert, voici quelques traits de caractères que l’on peut facilement détecter chez nos Baltringues.
Ils surfent toujours sur le haut de la vague et cherchent à se maintenir à tout prix dans cette position. Dans le cas contraire, ils sont des virtuoses pour sauter en marche sur une autre vague. Néanmoins ceci les amène à des comportements d’opportunistes quand ce n’est pas tout simplement d’intéressés. Leur culot devrait sauter à nos yeux, mais plus c’est gros et plus leur aplomb fait force de preuve. Ils croient en vous ! Alors comment voulez mettre en doute leur bonne foi ?
Et si finalement vous ne faîtes pas leur affaire, n’ayez aucune inquiétude, ils démonteront leur arguments pour en remonter d’autres, faire et défaire, ce sont leur fond de commerce. Alors observez bien ceux qui racontent tout et leur contraire, qui, tout en tournant à gauche, vous conseillent de prendre la première à droite… Un ami me disait, on dort comme on fait son lit, on fait l’amour comme on mange, alors si vous hésitez toujours au restaurant devant la carte et êtes toujours le dernier à choisir… bienvenu chez les Baltringues.
Si vous doutez devant une toile d’art contemporain eux ils ne doutent pas de leur art comptant pour rien. Analphabètes de l'amour, ils qui savent compter leurs sentiments et disent rarement merci dans le rapport à l'autre.
Ils ont autant peur de l’échec que de la réussite et leur engagement est à la hauteur de leur langage souvent en décalage avec leurs actes, les obligeant à développer des stratégies sophistiquées pour continuer d’évoluer parmi leurs contemporains. Le Baltringue se met toujours en position pour récolter les fruits du succès des autres et n’est jamais là pour assister aux catastrophes générées par ses actes ou comportements.
Ils excellent pour jouer avec l’argent des autres mais ne se font jamais prendre la main dans la caisse. A la hauteur de leur sémantique, ils saisissent toutes les opportunités de se mettre en avant pour vous conseiller, vous aiguiller, vous accompagner dans des choix de cul-de-sac que seules leurs apories fallacieuses vous guiderons vers une issue de secours toujours en leur faveur. Au moyen âge, quand une femme enceinte voulait connaître le sexe de son enfant, elle consultait un devin qui répondait : ‘’ce sera un garçon ou une fille !’’…le charlatan, l’ancêtre du Baltringue, devenait déjà un oracle.
Vous avez compris que la palette du Baltringue est assez large. Du grossier « lourdingue » à l’escroc en col blanc des sous-sols de l’âme, la fine fleur du Baltringue reste le virtuose de vendeurs de rêves en mettant en avant de vraies fausses idées.
En règle générale il est assez conventionnel, les territoires inconnus lui font peur même si il rêve constamment de nouveaux horizons pour mieux exorciser son manque d’imagination compenser par un prêt à penser formater par ses études supérieures. Il pense toujours « pourquoi » mais jamais « comment ».
Faites en sorte d’obtenir ce que vous aimez, sinon vous serez forcé d’aimer ce que vous obtenez est leur devise. Si vous ne cédez pas à leurs pouvoirs de séduction, ils fuiront immédiatement dans la direction opposée. Toujours très mauvais joueur, leur mauvaise foi est toujours à la hauteur de leur supercherie : osée, pathétique voire grossière…
Même si ils paraissent quelques fois attachants, les Baltringues finissent toujours par vous tirer vers le bas, abîmer votre vie au lieu de l’embellir, comme un poison que la vie met sur votre chemin…
Ne faites pas aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent, leurs goûts peuvent différer des tiens ! |