"La bataille ne fait que commencer et nous allons prouver que notre client n'était pas animé de mauvaises intentions"

Nous nous souvenons tous de cette déclaration des deux avocats concernant une affaire médiatique qui a débuté le 14 mai 2011 à New York. Tout au long de l'affaire, ces deux affirmations raisonnaient en boucle dans mon esprit. Le président du FMI était mis en accusation d'agression sexuelle, de tentative de viol avec séquestration et la première déclaration de ses avocats ne mentionne ou réfute aucun des faits avancés. Pourquoi ?

To make a long story short, le 23 août les accusations sont abandonnées par le procureur de Manhattan, Cyrus Vance. Nous ne saurons peut-être jamais ce qu'il s'est réellement passé dans cette suite 2806 de l'hôtel Sofitel, en effet il semble que les parties en présence n'ont pas désiré le confirmer. Une sorte de poker menteur avec un point de non retour pour l'accusation et la défense. Je te tiens par la barbichette...

A la lecture du rapport du procureur, l'une des principales conclusions fait état d'une relation sexuelle précipitée de 9 minutes entre deux personnes qui ne se connaissaient pas, ne serait-ce qu'une heure auparavant. Et là, la première déclaration des avocats de la défense, m'est revenue à l'esprit.

En effet la question est la suivante : est-on animé de mauvaises intentions à vouloir faire l'amour à une inconnue ? ceci dans un cadre pseudo consenti, ou en tout cas ne m'étant pas en avant une agression pouvant impliquer une mise en accusation.

Ceci me rappelle l'excellent film "The Reader" avec Kate Winslet, Ralph Fiennes et Bruno Ganz qui joue le rôle d'un professeur de droit dans l'allemagne de l'après guerre.

A la question d'un de ses étudiants, il répondra "un pays ne se construit pas sur sa morale mais sur ses lois".

Allez voir le film, vous comprendrez mieux cette phrase qui est l'une des clés de ce chef-d'oeuvre.

Oui, sur le plan de la morale cette affaire n'est pas un exemple du genre. Mais au regard de cette affirmation concernant la construction d'un pays sur la foi de ses lois et non de sa morale, peut-on considérer que le fait de vouloir faire l'amour à une inconnue implique être animé de mauvaises intentions ? à condition que cette inconnue ne porte pas plainte le lendemain...

Sommes nous arrivés à la limite de notre système démocratique, est-on trop prés du bord du cadre avec une judiciarisation un peu systèmatique d'une société en quête de repères perdues ?

La bataille ne fait que commencer...